SES RECETTES

– ENTRÉES : CAVIAR D’AUBERGINES
– DESSERTS : CHIBERTAS AUX PRALINES
– PLATS (POISSON) : LOUP RÔTI AUX PETITS LEGUMES, BEURRE AU PASTIS
– ENTRÉES : MARBRÉ DE BLEU DU VERCORS ET MASCARPONE, VINAIGRETTE AU MIEL
– ENTRÉES : OEUFS POCHES AU FOIE-GRAS, CHAMPIGNONS DE SAISON ET CHÂTAIGNES AU GINGEMBRE
– ENTRÉES : TARTES FINES DE LISETTES, SAUCE VIERGE, COPEAUX DE PARMESAN

 

SES ADRESSES

– Restaurants : Pic

SON PORTRAIT

Petite-fille et fille de trois étoiles, elle est la première femme depuis quarante ans à obtenir, en France, la distinction suprême du Guide rouge. Mince, gracile, presque fluette, Anne-Sophie Pic en impose pourtant.
– Anne-Sophie Pic : Une trois étoiles est née !
Quand vous êtes-vous sentie vraiment dans la peau d’un chef ?

Il n’y a pas de date précise… Je me suis sentie bien dans ma cuisine il y a quatre ou cinq ans…En fait, c’est mon « style » qui est arrivé. J’admire les cuisiniers qui, comme Michel Bras, ont vraiment leur style à eux, un fil conducteur, une cohérence. Mais je n’en finis pas d’apprendre et on peut toujours mieux faire… Maintenant que je suis professionnelle, je me pose la question : comment faire vite et bien, surtout au féminin !

Comment définiriez-vous votre style ?…

Je veux des textures différentes, des cuissons différentes, des sabayons, par exemple. Aussi assortir des saveurs, sans déstructuration du goût. Depuis le pigeon aux noix, qui était sur ma première carte, jusqu’aux Saint-Jacques, spaghettinis et truffes d’aujourd’hui, que je sers avec une mousse de lait au rhum, juste la mousse, sans aucun additif !

Que représentent pour vous ces trois étoiles Michelin ?

Pour moi, c’est à la fois une récompense pour ce qui a été accompli et un nouveau défi. Maintenant, je ne peux que perdre (sourire) ! Être la seule femme ne me gêne pas… Je remarque bien que ça suscite beaucoup d’intérêt. Il y a aussi l’histoire de ma famille, qui est particulière, mais je déteste l’idée d’être prise pour un mouton à cinq pattes. Je suis concentrée, même si je sais bien qu’on me voit un peu plus.

Votre carte va-t-elle changer ?

Désormais, je préfère la faire évoluer petit à petit et la modifier au fur et à mesure des saisons… Là, le printemps arrive et, avec lui, les délicieux légumes nouveaux, petits pois, asperges… J’adore les légumes, ils sont la base de l’alimentation de mon fils Nathan, de 16 mois. Encore aujourd’hui, souvent, je lui prépare moi-même ses petits plats, potages, purées, compotes…

Le conseil du chef
« Parmi mes petits secrets de cuisine, je dirais, d’abord, le choix des cuissons. Trouver le bon processus, la bonne durée, éviter de “ surcuire ”, notamment le poisson, et surtout, surtout, pratiquer ! Plus on cuit, plus on sait cuire. Je dirais aussi de ne pas se compliquer la vie. Faire simple pour rester précis. Et être vigilant sur les assaisonnements. Personnellement, par exemple, je ne poivre jamais les légumes en les cuisant. Je trouve que ça dénature tout. En revanche, quelques grains de fleur de sel en finition enrichissent les saveurs et peuvent apporter une note croustillante. En plus, il ne faut pas hésiter à aller voir ailleurs comment font les autres, à demander des conseils… Prendre des cours de cuisine est une bonne solution. Je vais les reprendre d’ailleurs au restaurant. La transmission a manqué une génération et souvent les quadras d’aujourd’hui n’ont pas appris, comme on le faisait hier, en regardant faire leur maman, tout simplement. Voilà pourquoi je rêve de faire un livre de recettes pour la maison. »